MOTHER'S HOUSE
- christophegrolleau
- 17 juin 2016
- 2 min de lecture
Après une nuit chaude et un sommeil entrecoupé (les hindous se couchent très tard) le réveil sonne à cinq heures. Elisa se prépare vite fait et nous nous retrouvons dans la rue après avoir réveillé le gardien de l’hôtel qui dort dans le hall d’entrée. En ouvrant le cadenas des grilles, nous lui confirmons que nous gardons la chambre. A cette heure, la ville est moins bruyante, quelques taxis nous proposent leur service. Des personnes dorment à même le trottoir ou dans leurs rickshaws, d’autres se lavent. Les petits vendeurs des rues s’activent et se préparent pour la journée. Les fours à charbon sont allumés, la pâte des nans pétrie, les bouchers coupent la viande. Les paquets de pain mie, cuit tôt le matin dans des fabriques minuscules, cachées au fond de ruelles sont chargés sur les triporteurs afin d’être livrés à travers la ville. Nous croisons aussi les poulets « bicyclettes »…. Les pauvres bêtes sont attachées vivantes par les pattes, têtes en bas en grappes à l’arrière des vélos. Les vaches sacrées déambulent ici et là, à la recherche de nourriture. Dans certaines rues de Kolkata, Il n’est pas rare de voir des amoncellements d’ordures. En effet, les habitants jettent tout à même le sol, ou par les fenêtres et la chaleur et l’humidité aidant, l’odeur devient vite désagréable. Beaucoup de grands oiseaux noirs ressemblant à nos corneilles, des meutes de chiens errants et de gros rats font offices d’agents de la voirie. Chaque matin afin de nous rendre au 54 Bose Road, nous emprunterons ce même circuit et revivrons ces scènes de vie quotidienne.
A Mother’s House, la journée commence à 6 heures par une messe. Après s’être déchaussés nous montons à l’étage et retrouvons les sœurs (une cinquantaine environ avec les novices) et quelques volontaires dans une immense salle très dépouillée faisant office de chapelle. Tous accroupis à même le sol, nous suivons l’office en anglais. A la fin de la cérémonie nous descendons dans une salle qui sert de réfectoire. Là, tous les volontaires se retrouvent pour un petit déjeuner offert. Un bol de tchaï (thé au lait chaud très sucré) nous est servi, accompagné de tranches de pain mie et d’une banane. C’est l’occasion de faire connaissance. La plupart sont jeunes entre vingt et trente ans mais il y a aussi des personnes plus âgées que nous. Tous viennent des quatre coins de la planète, d’horizon social très différent avec pour certains des parcours de vie atypiques et se retrouvent là dans cette salle pour quelques jours ou plusieurs mois ! Dans un brouhaha, où se mélangent toutes les langues, nous retrouvons Samuel, Mélanie et rencontrons Marianne qui vient d’Argentine, Sandra de Genève, Thérèse une autre française. Pendant presque trois mois, nous lierons connaissance avec différents volontaires du monde entier. Ce seront des rencontres et des partages de quelques jours ou de quelques mois très riches. Les plus « anciens » aident les nouveaux venus. Après les recommandations et les conseils des deux sœurs responsables de nous, une prière communautaire est dite. Pour le dernier jour de certains volontaires une chanson d’adieux et de remerciements est chantée puis chacun rejoint le groupe correspondant au foyer qu’il a choisi, Kalighat, ShisuBhavan, PremDan….afin de partir tous ensemble par le métro, en bus ou à pied.
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