DIBOMBARI
- christophegrolleau
- 10 juin 2017
- 2 min de lecture
La traversée de Douala (capitale économique) se fait de nuit.
Nous arrivons tôt au petit matin à Dibombari. Cette localité est située à dix-huit kilomètres à l’ouest de Douala, dans le delta du fleuve Wouri.
L’abbé Joseph et quelques fidèles curieux nous accueillent au presbytère.
Une grande chambre avec cabinet de toilette sera notre nouveau logis pendant quatre mois.
Le père vient d’être nommé depuis peu dans cette paroisse rurale. A l’origine nous devions nous retrouver à Nkongsamba, cité de 150 000 âmes située au pied des monts Manengouba à 130 kilomètres au nord de Douala. Cette ville était un centre important de commercialisation du café. Joseph occupait la fonction de principal du lycée Ste Jeanne d’Arc (600 élèves).
Nous faisons plus ample connaissance en partageant un petit déjeuner conséquent.
La mission abrite, Félicien un jeune qui se prépare à entrer au grand séminaire mais aussi, Michel, Elvis et Richard, trois jeunes étudiants du lycée agricole.
La fatigue du voyage se faisant sentir, nous prenons congé de tout le monde et allons-nous reposer un peu.
A notre réveil, il est l’heure de déjeuner. Au Cameroun, il n’y a pas réellement d’heures fixes pour manger. Le plus souvent ce sont les opportunités et les rencontres qui déterminent l’heure du repas.
Ici, la nature est généreuse, tout pousse facilement contrairement à d’autres pays d’Afrique. La mission est entourée de champs de bananiers plantain, d’ignames, d’ananas, de papayes, d’arachides…. les populations même pauvres ne manquent de rien. Les marchés regorgent de produits alimentaires locaux de toutes sortes. Il suffit de cultiver un petit lopin de terre pour se nourrir !
Dans l’après-midi, nous allons nous promener à la découverte de la ville. A chaque rencontre, nous sentons que les personnes sont plus méfiantes qu’au Burkina. Heureusement, l’abbé Joseph facilitera nos contacts auprès des habitants, multipliant chaque jour et au fil du temps, de très belles rencontres.
La chefferie traditionnelle de Dibombari est située dans le département du Moungo et comporte à peu près 13 000 habitants.
La population est d’origine Pongo, Bankon et Bakoko. Tout le monde parle le français mais on peut entendre aussi du pidgin-english sorte de mélange de langues traditionnelles et d’anglais. Ceci est dû à la présence de ressortissants de la région du sud-ouest et du Nigéria.
La puissance coloniale Allemande va implanter dans la région des palmeraies (à ce jour, Il demeure des ruines d’une usine de transformation d’huile de palme, le palais du gouverneur ainsi que la gare… à Maka).
Ceci explique la présence de nos jours d’une culture intensive du palmier (Société des Camerounaises de Palmeraies, SOCAPALM ) et du manioc dans cette région.
Le littoral est connu pour la transformation du manioc vendu sous le nom de miando.
La mission est composée d’une église, d’une petite école maternelle ainsi que primaire, de terres agricoles et d’une porcherie.
Elle est située à quelques pas du centre, on y accède par une voie « rouge ».
La route goudronnée qui arrive à Dibombori depuis Bomono gare n’existe que depuis juin 2016.
Déjà le soleil descend très vite, les moustiques et les mout-mouts (petites mouches invisibles dont la piqûre est douloureuse) en profitent pour se nourrir ! Il est temps de rentrer.
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