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Première journée au CGN

Nous passons à table et découvrons les spécialités Burkinabées…

Une multitude de petites et grosses marmites sont disposées sur la table comprenant du tô (pâte de mil ou de maïs mélangée à de l’huile de karité) mais aussi du riz, des pâtes, du chou cuit, des feuilles d’oseille, de baobab, le tout accompagné de diverses sauces plus ou moins épicées.

Chacun se sert selon ses préférences. Les saveurs de certains plats sont un peu déroutantes pour un palais européen et la cuisine demeure peu variée, cependant l’ensemble reste bon.

C’est à l’occasion de fêtes que l’on peut manger de la viande (poulet grillé dans l’huile, chèvre ou porc au four excellents), du poisson grillé ou en soupe, des légumes frais (salades, haricots verts, oignons violets, tomates…), de rares fruits (bananes, oranges, papayes ou mangues, selon la saison) et de savoureux beignets à base de farine de haricot.

Les habitudes alimentaires des Dagara se composent aussi de serpents, lézards, lièvres, perroquets, oiseaux de toutes sortes, baies….

Il n’est pas rare de croiser dans la brousse des groupes d’hommes à pied ou à vélo armés d’arcs, de flèches empoisonnées et de lance-pierres munis de sifflets partant chasser.

A la fin du déjeuner nous prenons congés de tout le monde et partons faire une sieste réparatrice.

La mission s’étend sur seize hectares de champs et de forêt. Nous partons au hasard des chemins et chaque rencontre donne lieu à des présentations. La formule consacrée ici est « bonne arrivée et chez vous comment ça va ? ».

Passé midi, il est de bon ton de souhaiter « bonsoir ».

Petit à petit, nous faisons connaissance de chaque famille. La curiosité va bon train, ce n’est pas tous les jours que l’on voit de nouvelles têtes de surcroit blanches dans les parages. Certaines jeunes filles se cachent et fuient à notre vue pour se cacher derrière les arbres. Elles nous prennent pour des « génies ». Les tabous et croyances animistes sont encore très vivantes ici.

Lors de nos escapades à vélos dans les villages et les campagnes aux alentours nous nous apercevrons que la plupart des locaux ne comprennent pas ou peu le français, surtout les femmes.

Au gré du chemin nous découvrons l’église de la mission. C’est un bâtiment construit en pierre traditionnelle (latérite) situé en pleine steppe, brulé par le soleil. On aperçoit ici et là quelques chèvres et cochons semi sauvages broutant entre les grands arbres.

Parmi eux, se dressent les fameux et imposants baobabs aux troncs à la couleur et l’aspect d’une peau d’éléphant. A cette saison, ils ont perdu leur feuillage. Seuls pendouillent les fruits nommés « pain de singe ». Les enfants raffolent des graines de ce fruit. On consomme aussi les feuilles riches en fer.

Beaucoup de plantes qui nous entourent possèdent des vertus médicinales. Nous apprendrons à les reconnaître grâce à Nicolas un élève catéchiste tradipraticien d’origine Ivoirienne.

Il serait intéressant de mieux les étudier afin de développer une pharmacopée à la pharmacie du dispensaire. Cette thérapie remporte un grand succès ici. Elle est peu chère, efficace et s’apparente à la médecine traditionnelle.

Le soleil tombe vite, il faut penser à revenir.

Sur le chemin du retour nous rencontrons Alain un autre élève catéchiste. Il nous tient compagnie, et dans la conversation nous apprenons qu’il est couturier. Comme en Inde, ce métier est réservé aux hommes.

A notre arrivée, il fait presque nuit et avons la surprise de constater qu’il n’y a pas d’électricité dans le bungalow.

Les coupures sont fréquentes, le réseau de distribution est fragile.

Dans les campagnes environnantes, un grand nombre d’habitations ne possède pas l’électricité ni l’eau courante. Il faut faire plusieurs kilomètres pour aller puiser l’eau sur la tête dans de grandes bassines ou à vélo dans des bidons plastiques.

Munis de notre lampe frontale (elle aura un succès fou), nous allons à travers la mission en direction des logements des pères pour dîner.

La fée électricité revient vers vingt heures et par la même occasion la très sainte télévision.

Les programmes du petit écran sont captés par une parabole satellite et ne nous quitterons plus à chaque repas !!!

Le tô sera lui aussi présent à tous les menus, petit déjeuner inclus ! Ce n’est pas mauvais en soi mais tous les jours….

Armé de sa lampe torche afin d’éclairer le chemin, il fait nuit noire dès 5h du soir, l’abbé Severin nous accompagne à notre bungalow. Il faut nous habituer au parcours car les maisonnettes se ressemblent toutes. La moustiquaire installée nous sombrons dans un sommeil réparateur.

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