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La découverte du centre

Les chants des coqs nous réveillent. Il est 3h30 à ma montre. Ces volailles africaines sont complètement déréglées ! Nous somnolons jusqu’à 6h30.

Fin prêt, nous allons rejoindre tout le monde afin de prendre le petit déjeuner (nescafé et lait en poudre, pain, miel maison, tô accompagné de sauces pour certains).

Aujourd’hui nous sommes dimanche, c’est l’occasion de rencontrer toutes les familles du centre et les villageois des alentours. Dans l’église, les femmes sont installées d’un côté, les hommes de l’autre, quant aux enfants, ils sont tous regroupés ensemble près de l’autel. La célébration dure presque 2 heures ! rythmée par les chants, les danses, le son des tam-tam et du balafon (sorte de xylophone). A la fin de l’office, nous nous présentons rapidement à l’assemblée, le père Augustin traduit en Dagara. Sur le chemin du retour, un petit enfant dans chaque main, l’abbé nous invite à le suivre. Il souhaite nous présenter les familles et la mission.

Le centre fonctionne comme une véritable ferme communautaire avec ses champs, ses animaux, son moulin à moudre et sa forêt tout autour. On y pratique l’agriculture mais aussi l’élevage d’animaux (zébus, moutons, porcs, chèvres, volailles, lapins) sans oublier l’apiculture. L’ensemble de ces activités assurent des ressources à la communauté. La surproduction est vendue sur le marché de Dano (ville la plus proche située à 20km). Chaque famille peut aussi cultiver un petit lopin de terre pour ses besoins personnels.

En saison sèche (à peu près 6 mois de l’année) les travaux agricoles sont réduits à quelques maigres cultures. Les grosses chaleurs ne permettent pas au mil, au maïs, au coton… de pousser. Le manque de puits et d’irrigation des sols, la déforestation aggravent cette situation. Ce manque de travail entraîne un désœuvrement des hommes jamais très bon. Pour ceux qui le peuvent , ils s’expatrient en Côte d’Ivoire à la recherche de travail, les autres restent à tuer le temps au maquis ! Dès le retour de la saison humide (fin juin) tout le monde s’active à nouveau. Il faut engranger le plus vite possible, le maximum de denrées afin d’éviter la famine toujours omniprésente.

Le centre possède aussi une petite fabrique de transformation des noix de karité (huile, beurre) et un moulin à moudre les différentes farines.

La mission exploite un barrage artificiel. Dès la fin du mois de mars, lorsque le niveau de l’eau est au plus bas, on y pêche des poissons de toutes sortes qui seront vendus au marché. Ce barrage assure l’eau aux populations locales. Dans la journée,

les femmes apportent sur la tête dans de grandes bassines leur linge et font la lessive. Les vêtements étendus sur des arbrisseaux sèchent au grand soleil. Si on a de la chance, on peut apercevoir des crocodiles, animal craintif et non chassé car il est considéré comme « sacré ». Quand le jour baisse, l’eau du barrage attire à lui le bétail et tous les oiseaux de la région. Ils viennent se désaltérer avant d’aller nicher pour la nuit.

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