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La vie quotidienne au Cameroun

Nous sommes réveillés avant l’aube, la nuit a été courte et chaude…. Au moment de passer sous la douche nous avons la surprise de constater qu’il n’y a pas d’eau!!

Le père est parti avec la voiture remplir des bidons au village voisin, pendant qu’Elisabeth prépare le petit déjeuner (café soluble ou thé, accompagné de lait en poudre). Lorsque nous avons des œufs nous mangeons une omelette. Souvent Mr P nous apporte du pain mie de la région du sud-ouest.

Parfois, nous allons chercher une baguette à l’école toute proche. Une petite marchande ambulante vient avant le début des cours, vendre aux enfants des sandwichs sauce haricots, des bonbons, des biscuits, des arachides. Il n’y a pas de cantine et ceux qui ont un peu d’argent s’achètent à manger. L’école commence à 7h30, avec le lever des couleurs tous les lundis et se termine vers 15h00.

Le père Joseph revient dans la matinée avec de l’eau. Ce va et vient va durer trois semaines. Il faudra faire attention à économiser le précieux liquide. Nous ne comprenons pas pourquoi tout le quartier en est privé. Chacun se débrouille comme il peut. On voit des personnes remplir des bidons dans les marigots ou dans les cours d’eau des alentours comme cela se pratiquait avant la construction du château d’eau, par une ONG Japonaise. L’eau ainsi consommée est vecteur de maladies graves comme la fièvre typhoïde, le choléra, les amibiases, les parasitoses…

Nous serons plus tard que la coupure était due à des travaux d’aménagement du chemin. Les ouvriers n’ont pas continué le travail, faute de ne pas avoir été payés par la mairie ! Alors que le budget initial aux travaux a été bien alloué. C’est l’exemple type du problème auquel le Cameroun doit faire face aujourd’hui et que nous allons découvrir au fil des mois. Il a pour nom « corruption ». Toutes les personnes que nous avons rencontrées nous confirment que le pays régresse depuis plusieurs années. Les coupures d’électricité, d’eau, le racket organisé par les forces de l’ordre, le manque de moyens dans le secteur de la santé, de l’éducation, le mauvais fonctionnement des administrations sont choses fréquentes. Les fonctionnaires d’Etat sont mal payés, voire pas du tout… et se servent là où ils peuvent au détriment de la population… Cette situation est une des causes qui maintient le Cameroun dans un état de sous-développement, alors que le pays regorge de richesses (bois précieux, pétrole, huile de palme, fruits, aluminium……)

Au retour du père, nous allons nous occuper des cochons. Les pauvres bêtes souffrent du manque d’eau. Une porcherie est en construction. Elle abrite deux grosses truies qui doivent mettre bas dans quelques semaines et cinq porcelets. Ici, lorsqu’ un prêtre est nommé dans une paroisse, il doit faire face au quotidien et trouver des moyens de subsistance par lui-même, une activité rémunératrice. Le diocèse ne le paye pas. Beaucoup dépendent de leurs paroissiens. Un matin une petite fille vient déposer un poulet dans la cuisine. Nous n’avons pas le courage de le tuer pour le manger, et l’abbé Joseph n’est pas très viande. Cela nous donne l’idée de construire un poulailler. Ainsi les poulets donnés par les fidèles au fur et à mesure des semaines vont alimenter le « cheptel » et permettront de consommer du poulet pour des grandes occasions sans en acheter.

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